"Ce livre est né des années soixante-dix, de ce bouillonnement "post-68" où une génération s’est donné les moyens de pratiquer, penser, vivre autrement (la musique et le reste). Evidemment, le ton, la couleur, la touche furent nôtres, et sonnent aujourd’hui délicieusement "datés". Mais le sujet reste étonnamment présent, et l’Improvisation musicale, dégagé quinze ans après de son origine sociologique et biographique, est à lire comme s’il était né hier : touchant aux invariants, il parle de musicalité. (…)
(…) Pour penser librement, le musicien improvise, comme le philosophe se promène. L’improvisation se pratique dans la solitude, qu’elle enracine et fortifie. Elle se pratique dans le collectif, qu’elle nourrit — ne vous y trompez pas cependant, même très entouré, Miles sourit seul. Le musicien improvise, et ce faisant rencontre le passé de sa culture et toutes les musiques du monde. Qui oserait dire que nous n’avons pas besoin de ces passages ?"
DENIS LEVAILLANT
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